Ziyed, étudiant en licence d’informatique, a reçu une deuxième Obligation de Quitter le Territoire Français, après avoir déjà connu le Centre de Rétention il y a deux ans. Il a été de nouveau arrêté mardi 16 mars et conduit au centre de rétention de Lyon. Il est passé devant le juge des libertés et de la détention hier, qui a confirmé la rétention. L’appel est prévu pour lundi prochain.
A Clermont Ferrand, nous étions plus de 150 devant la préfecture mardi soir, mercredi, nous étions 200. Une pétition de soutien demandant sa régularisation réunit plus de 2 000 signatures.
Ziyed est victime d’un véritable acharnement de la part de la préfecture, en effet, il était recherché sciemment depuis la confirmation de son OQTF par le tribunal administratif, et a été arrêté délibérément mardi. De plus, la préfecture continue de se justifier. par les mêmes arguments que lors de sa première OQTF : elle lui reproche une réorientation : son DUT s’étant terminé après la date limite de dépôt du dossier de candidature à la licence informatique, il a donc pris la décision de s’inscrire en fac de Russe, afin de ne pas rester oisif en attendant de pouvoir déposer un dossier de candidature l’année d’après. Après sa libération du centre de rétention en 2008, ordonnée par le juge des libertés suite à un vice de procédure, la préfecture a dû réétudier sa situation et lui a alors fourni un titre de séjour de courte durée, afin qu’il puisse finir son année. Depuis, Ziyed est passé en troisième année. La préfecture lui reproche pourtant encore ses anciens échecs qui datent d’avant sa première OQTF, après avoir réétudié la situation de Ziyed, lui avoir permis de finir sa deuxième année, en 2008. Elle stoppe aujourd’hui ses études, au moment où il s’apprête à obtenir sa licence.
Nous rappelons que Ziyed est très impliqué dans la vie associative de la ville de Clermont et dans la vie universitaire. Il est très populaire, anime sa fac et sa résidence, est élu étudiant dans son département de mathématiques et informatique. Avec l’association culturelle « amitié franco tunisienne », il organise régulièrement des manifestations, ateliers, repas. Il a fait de l’aide aux devoirs et a donné des cours de soutien en informatique à des jeunes défavorisés, dans le cadre des actions municipales, et il est très estimé par tous les acteurs de la vie culturelle. Au centre de Rétention, il continue son engagement. Il soutien ses camarades et, avec une quarantaine de grévistes de la faim mercredi, il a rédigé une lettre dénonçant les conditions inhumaines de la détention, l’absence de soins aux malades. Ils sont aujourd’hui 90 à être enfermés, des hommes, des femmes, et des familles entières avec leurs enfants, à quatre par chambre, avec des conditions d’hygiènes déplorables (envahis par des insectes). Il a déclaré aujourd’hui qu’il avait «le sentiment d’être démuni face à une administration qui cherche à [le] discréditer, à casser [sa] carrière d’étudiant. Je ne suis pas un délinquant, je ne veux pas être traité comme tel. » Mais Ziyed garde le moral. « Je n’éprouve pas de haine, mais je veux que la vérité soit dite. »
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